Les nésosilicates
Les nésosilicates occupent les vitrines 17 et 18. Ils sont caractérisés par des groupes silicates sans liaison les uns avec les autres. Les liaisons se font avec d’autres atomes. Les groupes silicates forment donc des sortes de petites îles. C’est pourquoi leur nom, nésosilicates, vient du grec « nesos », qui signifie île.
Dans cette famille, se trouve l’olivine, appelé aussi le péridot, qui est le constituant majeur de roches appelées péridotites, présentes surtout sous la croûte terrestre. A la surface, ces roches s’altèrent vite, car elles contiennent du fer dont des bactéries se nourrissent. Il n’existe que trois gisements au monde dans lesquels les cristaux sont bien formés.
Les grenats quant à eux forment une famille d’une quinzaine d’espèces. Et contrairement à une idée répandue, ils ne sont pas toujours rouges.
Les grenats peuvent être blancs, jaunâtres, orangés, verts ou noirs. Malheureusement, les cristaux bien formés et transparents sont rares.
La mine d'amiante de Jeffrey, au Québec, est célèbre pour ses grenats grossulaire orangé, que les mineurs surnomment « grenat cannelle ». Les belles pièces, en revanche, sont presque toutes restées au Canada, car ce pays applique des règles très strictes sur l'exportation des minéraux. Les échantillons intéressants ne peuvent être exportés que si les musées canadiens n’en veulent pas.
Les deux beaux spécimens de la vitrine font partie de ces rares pierres à être passée à travers les mailles du filet !
Dans la vitrine 18, la cuprosklodowskite est un minéral très rare des zones oxydées des gisements uranifères.
Les meilleurs spécimens ont été trouvés à Musonoï (mussonoille), au Congo. Leur préservation est due à un ingénieur de la mine (un peu collectionneur) qui les a récoltés pendant des années à une époque où les minéraux de collection ne connaissaient pas l'engouement actuel.
Le nom de ce minéral a été choisi en hommage à Marie Curie qui, avec son mari Pierre, et Henry Becquerel, a découvert la radioactivité. « Cuprosklodowskite » est une association de « cupro », préfixe latin désignant le cuivre, et de « Sklodowska », le nom de jeune fille de Marie Curie.
Cet usage de donner aux minéraux le nom d’une personne célèbre s’est répandu dès le début du 19e siècle, une époque riche en découvertes.
Mais il est possible aussi d’opter pour d’autres solutions. Par exemple, l’andalousite est appelée ainsi en référence à un lieu, l’Andalousie.
La staurolite, quant à elle, doit son nom à sa forme en croix. En effet, « stauros » signifie croix en grec.
La terminaison en « ite » des noms des minéraux vient probablement du grec « lithos », c'est-à-dire « pierre », qui serait devenu au fil du temps « lite », puis « ite ».
D’autres noms sont beaucoup plus anciens. Ils étaient employés avant la naissance de la minéralogie moderne. Par exemple, la topaze fait référence à Topazion, une île presque mythique de l’Antiquité, riche en pierres précieuses.
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